Comment le comportement est-il appris ?

Tout comportement s’apprend dans un contexte et est influencé par ses conséquences.

Cette phrase résume à elle seule ce chapitre. Voici ce qu’il faut comprendre (entre autres) pour être pleinement conscients du processus d’apprentissage.

Commençons par le début : la plupart des comportements humains sont des activités apprises.

Les enfants « neurotypiques » vont apprendre quasi spontanément les comportements de la vie de tous les jours. Je ne parle pas ici des apprentissages scolaires mais bien des comportements qui vont permettre à l’enfant de pouvoir vivre en étant intégré dans la société.

Les enfants en situation de handicap, particulièrement ayant un TSA, peuvent eux aussi apprendre mais ils auront besoin de conditions d’apprentissage plus structurantes. On va devoir leur enseigner des comportements pour compenser le handicap afin de les rendre autonomes et de leur permettre d’intégrer la société.

La première question à se poser est :

« Comment apprenons-nous un comportement ? » 

Un comportement apparaît dans un contexte, il ne se produit pas dans le vide. Nous employons certains types de comportement en fonction de ce que nous souhaitons.

Si nous voulons OBTENIR quelque chose nous allons utiliser la gentillesse, le sourire, faire une demande adéquate… Par contre, si nous avons « mal appris », nous utiliserons les cris, les pleurs, la méchanceté…

Si nous souhaitons EVITER/FUIR un ordre, une activité, un cadre, une souffrance nous allons également réagir comme nous l’avions appris. Par exemple, si nous devons aller chez le dentiste, nous allons soit traîner pour prendre rendez-vous, reporter et finalement nous résigner… car nous savons que la visite est obligatoire. Mais nous aurions pu pleurer, nous mettre en colère dans l’espoir d’éviter cette rencontre.

Si nous souhaitons PROVOQUER quelque chose. Par exemple lorsque nous attendons l’ascenseur. Nous avons déjà appuyé sur le bouton qui est devenu lumineux mais rien ne semble se passer. Certains vont attendre sagement alors que d’autres vont appuyer une nouvelle fois, voire plusieurs fois dans l’espoir de provoquer une réaction. Dans le cadre d’enfant atteints de TSA, l’autostimulation lui provoque/procure du plaisir.

En conséquence, ceci nous enseigne qu’il faut toujours placer le comportement d’une personne dans son contexte pour bien le comprendre. 

Il est donc important de voir les conditions d’apparitions du comportement qui sont les ANTECEDENTS, le COMPORTEMENT lui-même et les CONSEQUENCES de ce comportement. Ceci est ABC de l’ABA !

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La prise en compte des évènements qui précèdent et qui suivent le comportement sont nécessaires à la compréhension globale du comportement. En tant qu’intervenant, nous ne pouvons ignorer cela.

Alors, comment cela fonctionne-t-il ?

Le comportement est influencé par ses conséquences

Lorsque le comportement est suivi d’une conséquence agréable, il risque de se produire plus souvent à l’avenir. A contrario, lorsque le comportement est suivi d’une conséquence désagréable, il risque de se reproduire de moins en moins souvent et même de disparaître.

Par exemple, prenons un comportement problématique et voyons en quoi la conséquence de ce comportement peut induire l’enfant à le reproduire.

Nous sommes au supermarché et Théo souhaite avoir des bonbons. Sa maman refuse et il se met à pleurer très fort. Pour ne pas se faire remarquer, la maman finit par donner le paquet de bonbons à Théo (pour qu’il arrête de pleurer). Elle effectue malgré elle, un renforcement de ce comportement. En effet si un autre jour Théo recommence (pleure et obtient ce qu’il demande), il finira par apprendre qu’en pleurant on obtient ce qu’on souhaite.

En tant qu’intervenant, il est important de connaître la fonction des comportements. Pour cela, nous devons procéder à une analyse fonctionnelle du comportement. Il s’agit d’identifier dans quel contexte le comportement apparaît et par quels facteurs il est maintenu.

Ce qui se passe après le comportement est important parce que les conséquences d’un comportement influencent ce comportement (soit elles augmentent, soit elles diminuent la probabilité ultérieure d’apparition de ce comportement, selon qu’elles sont agréables ou désagréables pour la personne concernée).

Suite à cette constatation, nous avons 3 possibilités d’intervention :

  • soit augmenter la fréquence d’un comportement déjà présent chez la personne (lorsqu’il s’agit d’un comportement adapté) ;
  • soit diminuer la fréquence d’apparition ou l’intensité d’un comportement (lorsqu’il s’agit d’un comportement non adapté) ;
  • soit enseigner un nouveau comportement (lorsqu’il s’agit d’un comportement non appris).

Le comportement est influencé par ses antécédents 

Préciser les ANTECEDENTS du comportement (ce qui se passe AVANT) aide d’une part à déterminer si un comportement est approprié au contexte présent ou s’il doit être changé. Cela aide d’autre part à choisir les meilleures conditions pour apprendre un nouveau comportement.

Voici un exemple où le comportement de Théo est considéré comme adapté au contexte (lieu) :

  1. Dans sa chambre (A) ;
  2. Lou se déshabille seul (B) ;
  3. sa maman le félicite (C).

Voici un autre exemple où le comportement de Théo n’est pas considéré comme adapté au contexte (lieu) :

  1. Dans le salon, le jardin, en classe (A) ;
  2. Lou se déshabille seul (B) ;
  3. sa maman/le professeur le gronde (C).

En tant qu’intervenant, il sera donc important de préciser si les comportements sont appropriés au contexte. Comme dans l’exemple où Lou se déshabille dans le salon, dans le jardin, à l’école…le contexte LIEU est donc inapproprié. Il s’agira alors d’enseigner à l’enfant que certains comportements ne doivent être réalisés que dans certains endroits. Il est donc tout aussi important de prendre conscience que les apprentissages doivent avoir du sens et qu’ils doivent être enseignés d’office dans le lieu approprié. Ici, nous privilégierions le fait d’apprendre à Lou à se déshabiller directement dans sa chambre ou dans la salle de bain et non pas dans la salle de classe (pour éviter qu’il ne généralise le fait que l’on peut se déshabiller en classe).

Bref, avant de mettre en place une procédure qui permettra l’apprentissage d’un nouveau comportement ou la disparition (ou la diminution) d’un comportement inadapté, il faudra expliciter :

  • le comportement choisi par l’enfant ;
  • mais également les antécédents et les conséquences qui influencent l’apparition du comportement, en étant attentif aux éléments du contexte pouvant influencer les conséquences.

[1] MEADOWS, T. The basics: operant conditioning. http://www.iloveaba.com/2012/10/the-basics-operant-conditioning.html

Je vous propose ces différents articles que j’ai rédigés dans le cadre de mon travail de fin d’étude lors de mon baccalauréat en orthopédagogie à la Haute Ecole HE2B Defré.  J’ai pris le soin de citer chacune de mes sources mais il s’agit d’une retranscription et d’une interprétation personnelle. De ce fait et vu le caractère complexe de l’ABA, je ne prétends pas avoir tout compris… 😉 Je suis restée fidèle à la littérature et aux auteurs que j’ai consultés mais… une erreur est si vite arrivée. Soyez indulgents avec moi !

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