PECS « Picture Exchange Communication System »

Après son enquête sur l’application Ipad PECS IV+, Wasabi était tellement intéressé par le sujet qu’il farfouillé pour en connaître d’avantage sur le PECS. Il a découvert l’origine du PECS et le public concerné par son utilisation. Il nous parlera de communication fonctionnelle et nous expliquera les différentes phase d’apprentissage du PECS. Bref, un article complet à la sauce Wasabi !

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Développée par Lori Frost, logopède,  et le Dr Andy Bondy, psychologue, la méthode PECS a été initiée en 1985 aux Etats-Unis. Elle découle d’une autre méthode d’Andy Bondy : l’ABA fonctionnelle ou « Approche pyramidale de l’éducation » et ne peut fonctionner sans elle. Nous allons donc commencer par une rapide introduction à l’ABA fonctionnelle avant d’aborder le PECS.

1. Approche pyramidale de l’éducation ou ABA fonctionnelle

Cette méthode est basée sur les principes de l’analyse appliquée du comportement (ABA) pour laquelle apprendre c’est modifier un comportement[1]. L’approche pyramidale ou ABA fonctionnelle concentre ses apprentissages :

  • sur des activités fonctionnelles: apprendre des compétences nouvelles, qui servent l’autonomie à un instant T et qui prépare à un nouvel apprentissage ou environnement ;
  • sur des renforçateurs puissants: système de motivation basé sur des « récompenses » (appelées renforçateurs ») sociales ou concrètes, naturelles ou additionnelles, toujours personnelles, à donner immédiatement après un comportement approprié (règle de la demi seconde) – l’idée sous-jacente étant qu’un renforcement positif augmente la probabilité de renouveler un comportement adéquat ;
  • sur des stratégies d’intervention vis-à-vis du comportement : plans de leçons, système d’incitations et de retrait des incitations, apprentissage par façonnement, procédures de correction d’erreurs, planification de la généralisation, etc. ;
  • sur des prises de données nombreuses et régulières afin d’objectiver les progrès ou de réadapter la stratégie d’apprentissage en l’absence de progrès ;
  • sur la communication fonctionnelle, sujet du présent exposé.

La méthode cherche à mettre l’apprenant, au maximum, en situation de réussite à travers des activités qui ont du sens et qui servent son autonomie. Un accent particulier est mis sur le principe de généralisation qui est prévu dès le début d’un apprentissage afin d’amener l’apprenant à pouvoir répéter un comportement indépendamment du contexte, de l’environnement, du matériel ou de la personne avec qui il interagit. Or, avec des personnes en situation de handicap, notamment avec autisme, il y a souvent un défaut de généralisation et inclure cette question dans l’apprentissage est essentiel.

2. PECS = Picture Exchange Communication System

C’est sur base de l’ABA fonctionnelle et s’inspirant des recherches de B. F. Skinner[2] en matière de communication, que Lori Frost et Andy Bondy ont développé la méthode PECS. Celle-ci a pour objectif de fournir un système de communication fonctionnel, indépendant du contexte, qui appuie le système d’apprentissage proposé.  Initiée aux Etats-Unis, la méthode PECS est présente partout dans le monde. Des nombreuses antennes avec des consultants formés et certifiés sont disséminées dans le monde pour former parents et professionnels.

2.1. Pour quel public PECS est-il adapté ?

Il s’agit d’une communication par échange d’images :

  • pour tous les âges (PECS mis en place avec un enfant de 14 mois et une personne de 72 ans) ;
  • pour des handicaps divers (autisme, trisomie, déficience mentale, aphasie, dysphasie, etc.) ;
  • adaptée pour toute personne ayant des troubles de la communication (ex. personne ayant eu un AVC) ;
  • pouvant être enseigné par des professionnels ou/et des parents, dans tous les endroits de vie.

 Cette communication est à la fois :

  • augmentative (tout appareil, méthode ou système utilisé en complément de l’expression orale quand il n’y a pas de communication fonctionnelle) ;
  • alternative (tout appareil, méthode ou système utilisé pour communiquer lorsqu’il n’y a pas de développement de la parole ou en cas de perte de la parole).

Quel profil pour mettre en œuvre un PECS ?

  • La personne utilise-t-elle une communication fonctionnelle ?
  • Le mode de communication est-il compréhensible pour les non habitués ?
  • La modalité de communication (parole, langue des signes, langage corporel, écrit, gestes, etc.) est-elle compréhensible pour les non habitués ?
  • La personne prend-elle l’initiative de la communication ? Formule-t-elle des demandes spontanées ?
  • La personne formule-t-elle des énoncés longs ? Un vocabulaire étendu ?

Si pour une seule de ces questions la réponse est non, alors il peut être envisagé la mise en place d’un PECS.

2.2. Qu’est-ce qu’une communication fonctionnelle ?

Le PECS s’appuie de manière permanente sur la motivation de la personne et a pour but de l’amener à une communication spontanée et autonome. La méthode s’appuie sur l’ABA fonctionnelle (Il y a un « avant », un « comportement » (behavior en anglais) et une « conséquence » : le « locuteur » dirige son comportement vers « l’auditeur » qui sert d’intermédiaire dans l’accès au renforçateur) et les théories de Skinner (les neuf compétences de communication).

Quelles sont les 9 compétences de communication que PECS a pour but de faire émerger?

  • Au niveau expressif: demande de renforçateur,  demande d’aide, demande d’une pause, accepter, refuser ;
  • Au niveau réceptif: réaction à un « non » ou « attends », réaction à des instructions, suivre un emploi du temps et transition.

Le PECS, au gré des phases d’apprentissage, vise à l’acquisition progressive de ces compétences de communication en commençant par la formulation de demandes qui comporte un aspect motivant et apporte un renforcement concret immédiat.  Il a été constaté qu’apporter un moyen de communication à des personnes qui en sont dépourvues diminue sérieusement les troubles du comportement. Lorsque la personne peut demander à boire si elle a soif, demander un jouet pour s’occuper, etc. les comportements inappropriés diminuent fortement.

2.3. Les différentes phases du PECS

Phase I : Echange d’images

La première phase du PECS, l’échange d’images, consiste à apprendre à :

  • Prendre l’image
  • Atteindre le partenaire de communication
  • Lâcher l’image dans sa main (il reçoit immédiatement le renforçateur[3])

Il s’agit :

  • d’un plan de leçon séquentiel d’apprentissage (trois étapes) ;
  • à réaliser avec deux intervenants (le premier est partenaire de communication – le second aide l’apprenant par une incitation physique complète au début) ;
  • avec une stratégie de retrait des incitations par chaînage arrière càd un plan pour retirer progressivement l’aide de l’intervenant, d’abord sur la troisième étape, puis sur la deuxième, etc. ;
  • avec deux procédures de corrections d’erreurs et de prise de données.

Cette phase I est obligatoire et préalable à la compétence de discrimination des images. Si vous intervenez auprès d’un apprenant qui utilise déjà un PECS, il est indispensable d’évaluer si chacune des phases est bien acquise et de reprendre au début si nécessaire. L’objectif visé est que la personne apprenne à réaliser une demande spontanée, compétence souvent non acquises par la personne en situation de handicap. L’idée est que l’utilisateur puisse prendre l’initiative de demander ce qu’il souhaite en prenant l’image, en identifiant et en atteignant la personne qui pourra lui permettre d’accéder à l’objet de son désir et à procéder à l’échange d’image contre le renforçateur, cela en toute autonomie.  La phase I est validée quand l’échange fonctionne avec minimum trois à cinq renforçateurs de différents types, dans deux environnements différents, avec deux partenaires de communication différents, échanges répétés spontanément et validés  40 à 50x/jour pendant minimum une semaine, avec un taux de réussite de minimum 80%.

 Phase 2 : Distance et persistance

L’échange spontané étant acquis, la phase II vise à apprendre à se déplacer pour chercher un interlocuteur avec son classeur de communication, à dépasser les obstacles qui peuvent se présenter à lui, à persister et à interpeller le partenaire de communication de manière adéquate.  Nous ne développerons pas ici les détails de la leçon comme nous l’avons fait en exemple pour la phase I. Ce qu’il importe de retenir pour la phase II :

  • Introduction du classeur dont on utilise dans cette phase que la couverture : il faut apprendre à se déplacer avec le classeur et à détacher l’image qui permet l’échange ;
  • La distance est progressivement plus grande avec le partenaire de communication et on introduit progressivement des obstacles (changement de pièce, table entre lui et le partenaire, escaliers, etc.) ;
  • Interpellation du partenaire de communication qui progressivement va tourner le dos, parler avec une autre personne, être occupé à autre chose, etc. ;

Cette phase doit permettre à l’utilisateur de s’approprier un triangle de communication : lui, le classeur et le partenaire de communication.   Elle doit être travaillée régulièrement pendant  toute la durée d’utilisation du PECS (car il n’y a pas de limite aux distances, au nombre d’intervenant ou d’environnement) mais n’est considérée comme acquise que lorsque la personne est capable, de manière autonome, de traverser la pièce pour récupérer l’image et de se déplacer jusqu’au partenaire de communication pour obtenir de 5 à 10 renforçateurs différents.

Phase 3 : Discrimination des images

Ce n’est qu’en phase III qu’est introduite la discrimination des images. L’apprenant va en premier lieu apprendre à choisir entre deux images placées sur la couverture de son classeur, l’une représentant un renforçateur aimé ou fonctionnel, l’autre étant non désiré ou non fonctionnel. Il faut varier ces éléments aimés/non aimés et varier leurs positions sur la couverture du classeur. Lorsque cette procédure atteint 80% de réussite pendant 3-4 semaines, il s’agira d’apprendre à discriminer deux images aimées.  L’apprentissage s’enrichit progressivement de nouvelles images et cette étape est validée lorsque l’apprenant parvient à distinguer au moins 15 à 20 images et à utiliser le classeur et ses intercalaires (catégorisation à introduire). Il est intéressant de noter que c’est à ce stade que le « non » ou « attends » est introduit.

Quelques remarques sur les images :

  • La taille idéale des images est de 4,5 x 4,5 cm. Elles peuvent être plus petites ou plus grandes en fonction des besoins de l’utilisateur (plus petite si l’utilisateur a un vocabulaire très étendu et que l’on souhaite que toutes les images entrent dans un classeur – plus grande si l’utilisateur a des problèmes de vision ou de préhension) ;
  • Toutes les images du classeur doivent obligatoirement avoir la même taille parce quand l’utilisateur devra choisir son image, il faut écarter le fait qu’il puisse être influencé par la taille de celles-ci ;
  • Les images peuvent être des photos, des dessins, des pictos, des logos selon la réceptivité de l’utilisateur et ce choix est strictement personnel (tout comme le classeur).
  • Il est nécessaire de s’entraîner pour apprendre à discriminer les images. Leur correspondance avec l’objet n’est pas acquise et évidente.

Phase IV : Structure de la phrase

La phase IV introduit la bande phrase avec laquelle l’utilisateur peut construire des petites phrases à l’aide de deux images, la première indiquant la fonction de demande : « Je veux » « … ». Il apprend à construire cette phrase sur la bandelette, à détacher celle-ci du classeur pour l’apporter à un interlocuteur, à pointer les différentes images et à vocaliser si possible pour encourager l’émergence de la parole. Cette phase est validée quand la personne échange sa bande phrase (avec deux images) et pointe les images pour réaliser une demande spontanée avec un taux de réussite de 80% minimum.  La vocalisation n’est pas un critère.

Phase V : Demande réactive

Il s’agit en phase IV d’apprendre à répondre à une demande réactive tout en conservant les acquis précédents. Il est impératif à ce stade que l’apprenant continue à faire des demandes spontanées (qui parfois diminuent fortement face à la demande réactive) et qu’il puisse adéquatement faire des commentaires réactifs.

Phase VI : Commentaires

A l’issue du stade ultime du PECS, l’apprenant réagit à son environnement et commente spontanément des surprises, des changements par rapport à ce qui est attendu, des nouveautés ou des événements inhabituels. Les commentaires sont renforcés socialement et pour certains très difficiles à acquérir. Pour enseigner le commentaire, des questions basées sur le canal sensoriel favori de l’apprenant et sur des sujets qui l’intéresse particulièrement sont formulées (ex. « qu’est-ce que tu sens ? ») et les amorces de phrases sont peu à peu introduites (« je sens… », « je vois… », etc.).

Attributs et vocabulaire additionnel (en parallèle aux phases V et VI)

Une fois la phase IV validée, il est conseillé d’introduire peu à peu les attributs pour faire émerger un vocabulaire plus descriptif. L’apprenant apprend à distinguer les couleurs et les formes par exemple et à utiliser ses nouvelles connaissances pour préciser ses demandes.

3.   Conclusion

Méthode de communication alternative pour enfants et adultes non verbaux ou ayant une communication non fonctionnelle, le PECS est reconnu pour son efficacité et est préconisé, particulièrement pour les personnes avec autisme. La littérature concernant l’utilisation de PECS avec des personnes avec déficience mentale est assez pauvre[4]. Il semble attesté que l’utilisation du PECS réduit les troubles du comportement par le fait d’acquérir des compétences de communication. Sur le quotidien, il permet un meilleur engagement dans les activités, des habilités de communication, l’expression des préférences, des interactions sociales de meilleure qualité et une augmentation de l’estime de soi et de l’auto détermination. La réussite de sa mise en place dépend bien entendu des habilités de discrimination parfois très limitées, d’un suivi intensif et de soutien constant, de pallier à des aléas tels que la perte des pictos ou les opportunités de choix restreints.

Ce système de communication par échange d’images favorise l’acquisition d’aptitudes à communiquer et le développement du langage parlé, en plus d’améliorer les habiletés sociales et de réduire les problèmes de comportement. Plus simple que le langage oral pour initier une communication,  le PECS apprend les 9 compétences de base de la communication (voir ci-dessus) qui seront utiles à l’émergence du langage. Loin donc de suppléer l’oralité, il soutient le développement de la parole et est supprimé dès lors qu’un langage orale de qualité équivalente apparaît : vocabulaire du PECS acquis, nombre de demandes spontanées équivalent, qualité de l’énoncé identique, intelligibilité pour les personnes non averties. Retirer un PECS ne peut en aucun cas retirer des compétences de communication à l’utilisateur.

Très facile à mettre en œuvre, nous nous devons ici d’avertir nos collègues orthopédagogues que souvent le PECS est mal utilisé dans les écoles et les institutions. La simplicité de la méthode est toute relative car il y a des techniques à maîtriser pour encourager la spontanéité, pour retirer l’aide et éviter l’assistanat, pour éviter un éventuel échec (possible mais rare).   Il est indispensable d’avoir des notions d’ABA et de suivre une formation PECS pour une utilisation correcte et réussie de ce système de communication. Il n’est pas rare de constater qu’un enfant en phase IV a perdu les compétences des phases I et II si le professionnel qui supervise le PECS n’a pas les connaissances nécessaires. En Belgique et en France, l’organisme habilité à donner les formations (chez eux ou dans les institutions) est Pyramid Pecs France[5].  C’est également cet organisme qui vend les classeurs, intercalaires, images, etc.  Les coûts sont élevés et, pour les autistes, non remboursés par l’Aviq. Il faut savoir que la méthode est « protégée » mais que concernant le matériel, il y a une liberté totale de le fabriquer soi-même et de l’adapter (par exemple pour une personne dyspraxique).

Enfin, pour terminer, nous dirons que la grande force du PECS est d’être compréhensible par tous les non initiés, contrairement à la langue des signes par exemple. C’est donc vers l’autonomie que l’utilisateur est dirigé. Avec aujourd’hui plus de 30 ans de pratique et une réelle assise scientifique, l’ ABA et le PECS semblent incontournables. Nous ne pouvons qu’encourager les professionnels à introduire ces méthodes dans leur pratique quotidienne et préconiser des formations pour tous les intervenants qui ne le seraient pas encore…

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Bibliographie

BONDY A. Approche pyramidale de l’éducation (ABA fonctionnel) : créer des environnements d’apprentissage efficaces, Paris, 2010.

FROST L., PECS. Le système de communication par échange d’images, manuel de la formation niveau 1 traduit en français, Paris, 2010.

FROST L. et BONDY A., Le système de communication par échange d’images. Manuel d’apprentissage, Newark, 2002 (1e édition) et traduction française, Paris, s. d. (2e édition).

LEAF R. et MC EACHIN J., Autisme et ABA : une pédagogie du progrès, Paris, 2006.

LYNCH BARBERA M., Les techniques d’apprentissage du comportement verbal, Grasse, 2012.

MANGEROTTE G., DEPREZ M. et MONTREUIL N., Pratique de l’intervention individualisée, Louvain-la-Neuve, 2014 (2e ed).

SKINNER B. F., Verbal Behavior, Acton, 1957.

Sites internet consultés (décembre 2016) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Verbal_Behavior

https://www.pecs-france.fr/

www.inforautisme.be/

www.agirpourlautisme.com/pecs

www.iusmm.ca/documents/CERRIS/cerris_dumont-carey_Natascha.pdf

[1] Pour une bonne introduction à l’ ABA : MANGEROTTE G., DEPREZ M. et MONTREUIL N., Pratique de l’intervention individualisée, Louvain-la-Neuve, 2014 (2e ed). Pour l’ABA fonctionnel : BONDY A. Approche pyramidale de l’éducation (ABA fonctionnel) : créer des environnements d’apprentissage efficaces, Paris, 2010.

[2] SKINNER B. F., Verbal Behavior, Acton, 1957. Voir aussi https://fr.wikipedia.org/wiki/Verbal_Behavior (consulté 17/12/2016)

[3] Les renforçateurs auront été évalués et hiérarchisés au préalable, ainsi que remis à jour régulièrement.

[4][4] Nous avons trouvé cette étude : www.iusmm.ca/documents/CERRIS/cerris_dumont-carey_Natascha.pdf (consulté 19/12/2016)

[5] https://www.pecs-france.fr/  Pour PECS : 2 jours de formation en niveau 1 + 2 jours en niveau 2 + 1 jour de transition vers une tablette numérique.

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