Education affective et sexuelle chez les personnes avec déficientes mentales
Ce cours m’a permis d’aborder un sujet auquel je n’avais pas pensé. Naïvement, je pensais, comme beaucoup d’autres, que les personnes avec handicap mental restaient « des enfants » toute leur vie. Loin de là, pardi (ou avais-je la tête !) !! Vous avons pu aborder la délicate question de la gestion de la vie sexuelle et affective de ces personnes et comment cela était « géré » au sein des institutions qui les accueillent. Nous avons également parlé de la parentalité des personnes avec déficiences mentales. Pour ma part, j’ai décidé d’approfondir le sujet de la sexualité et de la vie affective. Un sujet qui reste « tabou » encore aujourd’hui. J’ai découvert, entre autre, le métier d’assistant(e) sexuel(le) dans le superbe reportage « Sexe, amour et handicap » que vous trouverez ci-dessous dans les vidéos. J’ai pu prendre conscience de toute la difficulté de pouvoir vivre en couple, d’avoir des relations sexuelles ou simplement d’avoir accès à l’amour lorsque l’on est porteur d’un handicap. Un sujet bouleversant ! Mais un sujet dont on doit avoir conscience lorsque l’on est orthopédagogue en devenir !
Dans la suite de cette article, vous trouverez des vidéos, des livres, des articles… que vous pu consulter pour approfondir mes connaissances.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vous propose de visionner ce clip vidéo parce que c’est eux qui en parle le mieux, !
Introduction
En guise d’introduction, je cite asph.
Avoir une vie relationnelle, affective et sexuelle satisfaisante constitue un droit fondamental, un facteur d’épanouissement et de bien-être, partie intégrante d’une qualité de vie. Chacun d’entre nous peut y prétendre. Les personnes avec handicap ont, elles aussi, des besoins et des attentes en matière de vie affective et sexuelle.
Depuis la fin des années 90, cette thématique a progressivement et sensiblement évolué, faisant l’objet de travaux, de colloques, de publications… Même s’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, ces réflexions ont permis d’ouvrir le débat et de lever un tabou tant auprès des familles, des professionnels, que dans l’imagerie collective. Dès lors, des projets innovants ont vu le jour, parfois inspirés d’autres pays tels que le Canada, la Suisse, l’Allemagne ou les Pays-Bas. Des questionnements éthiques et des sujets bousculant l’opinion, comme le recours à l’assistance sexuelle ont été soulevés. Aujourd’hui, ces changements se poursuivent et tentent de se frayer une voie parmi les projets de loi. Le droit à la vie affective et sexuelle des personnes handicapées a d’ailleurs légitimement trouvé sa place dans la Convention ONU relative aux droits des personnes handicapées (Article 23 et 25a. La Belgique a signé la Convention le 30 mars 2007 et l’a ratifiée le 2 juillet 2009.).
Une charte pour agir
La vie affective et sexuelle des personnes handicapées : droits, responsabilités et respect de la vie privée. Voir la charte
Accompagnement érotique et handicaps
Catherine Agthe Diserens & Françoise Vatré
Source citée : Trem’site http://tremintin.com/joomla/index.php?option=com_content&task=view&id=1105
La question qui se pose donc aujourd’hui est bien celle de l’accompagnement de ces actes, d’une manière ou d’une autre, à un moment ou à un autre. S’il est difficile, tant à la famille qu’aux soignants, de ne plus voir dans leurs patients d’éternels enfants innocents ou des monstres dévorés par leurs instincts, on peut imaginer que ce soit encore plus compliqué de s’ajuster constamment au rythme de l’autre pour que son désir sexuel s’accomplisse.
De fait, s’impose d’abord le principe de la protection des plus faibles, tout geste sexuel à l’égard d’un adulte porteur de handicap étant encore perçu comme un abus et un acte pervers passible de la justice pénale. Et puis, même si l’univers de ces personnes est jalonné d’ingérences plus ou moins nécessaires de la part de tiers (parents ou professionnels), il s’agit là pour ces derniers d’entendre, de voir, de savoir, de juger et de décider à partir d’une intimité qui ne leur appartient pas ! Bien sûr, il y a toujours eu des gestes de « soulagement » clandestins. Mais, avec l’exigence de transparence et de la reconnaissance des droits des usagers, la donne a changé.
La Suisse a vu émerger, dans les années 2000, des expériences présentées dans des articles de presse. Y était rapportée la palette d’offres sensorielles, sensuelles et sexuelles offerte par des caresseurs/euses et des attoucheurs/euses. L’ambiguïté de ces termes dans une société sensibilisée aux agressions sexuelles sur mineurs a fait évoluer la sémantique. On a très vite préféré évoquer l’assistance, l’aide ou l’accompagnement sexuels. Le recours à des prostitué(e)s a d’abord été privilégié.
Mais, les professionnels du sexe, aussi doués soient-ils pour maintes situations intimes, ne sont pas forcément toujours à l’aise face aux stigmates et dysmorphies d’un corps handicapé. Ils peuvent même se trouver très déstabilisés face aux nécessaires transferts entre le lit et la chaise roulante, aux déshabillages, aux prothèses, sondes, drains et autres particularités orthopédiques. Sans compter que les codes de communication pour exprimer la nature des désirs peuvent être parfois chaotiques.
C’est ainsi qu’on en est arrivé à l’idée de former des intervenants spécialisés. Une stricte sélection a permis de choisir une première promotion composée de six hommes et de six femmes au profil très précis : capacité à se remettre en question, clarification rigoureuse des motivations, vie affective stable en couple (vérification auprès des trois derniers partenaires s’ils existent), casier judiciaire vierge, bonne santé mentale et physique… Forts de ces postulats, les candidats reçurent une formation de base de connaissance des handicaps.
Mais, surtout, ils s’entraînèrent à entrer en phase avec leurs propres sensations, limites, réserves et peurs, condition sine qua non pour écouter, sentir, accueillir, comprendre les besoins, les attentes, paniques, désirs et espoirs de l’autre. Leur formation les conduisit à adopter des approches très progressives et respectueuses, lentes, prudentes, délicates, fines et humbles. Une telle pratique n’est pas sans soulever de multiples questionnements et réserves. Les auteurs consacrent toute une partie de l’ouvrage à y répondre, dans un esprit ouvert et constructif.
Je propose, ci-dessous, quelques vidéos, articles et ouvrages sur le sujet.
Vidéos
Sexe, amour et handicap
LA SEXUALITÉ DANS TOUS SES ÉTATS
Chacun d’entre nous aspire à une vie affective et sexuelle pour accomplir sa vie. Atteintes de maladies dégénératives, handicapées moteur ou déficientes intellectuelles, la plupart des personnes en situation de handicap vivent leur condition comme un obstacle au plaisir. Comment assouvir leurs désirs et envisager une relation amoureuse quand, des simples citoyens aux responsables politiques, tous nient leurs besoins vitaux ?
Le film aborde ces questions essentielles et envisage des solutions avec ceux qui sont au centre de cette souffrance et ceux qui s’engagent à leurs côtés. Confronter les difficultés, s’inspirer des pratiques les plus audacieuses et courageuses permettraient une transformation radicale d’une réalité insupportable.
Qu’est-ce que le métier d’assistant sexuel pour personne handicapée ?
Vie affective et sexuelle en établissements et services médicosociaux
Reportage sur la vie affective et sexuelle des personnes âgées et des personnes en situation de handicap dans le cadre de soirées-débats organisées par la CRSA Lorraine et l’ARS ACAL les 16 et 23 mars 2016.
Handicap : ma sexualité n’est pas un handicap !
La sexualité chez les personnes handicapées reste un sujet tabou en France. L’expression de la sexualité est pourtant une composante essentielle de la citoyenneté. Au delà de la parentalité, elle englobe de multiples dimensions comme le renforcement des liens sociaux, l’estime de soi, l’affectivité, le rapport au corps, la parentalité. Reportage au cœur des premières rencontres de personnes en situation de handicap, de leurs familles et de professionnels autour des questions de la vie affective et de la sexualité. Ateliers, débats, rencontres, le tout sans langue de bois.
Handicap(s) et sexualité
Documentaire « Handicap(S) et sexualité » réalisé par Marie-Pierre Raimbault, présenté en intégralité dans le magazine de la santé à la rubrique IN VIVO L’INTEGRALE de France 5, du lundi 29 SEPTEMBRE au vendredi 03 OCTOBRE 2014. Témoignages saisissants de personnes en situation de handicap et de professionnels du secteur sanitaire et social vivant en France, sur le sujet sensible qu’est l’accompagnement à la vie affective et sexuelle.
Amour et différence
Ce film de sensibilisation aborde la vie sexuelle et affective chez des jeunes souffrant de déficience intellectuelle légère. Il a été réalisé par les lauréates de la Course en Solidaire 2014, concours organisé par la Mutualité Française Poitou-Charentes.
Alexandra Tournay et Émilie Moreau-Gomis ont élaboré le dispositif « Dil’sensi’contraception » qui vise à promouvoir l’importance d’une contraception choisie pour les déficients intellectuels légers. Un des outils de ce dispositif est une vidéo participative de sensibilisation, sur « la vie affective et sexuelle – contraception et le handicap mental ». 14 jeunes de deux structures spécialisées de Poitiers et Châtellerault ont participé à la création de deux clips réalisés avec l’artiste Lhomé.
La thématique étant taboue, il est nécessaire de faire changer les regards et d’instaurer un processus de changement des mentalités pour une meilleure prise en compte de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap. C’est pour cette raison qu’Alexandra Tournay et Émilie Moreau-Gomis ont créé l’association AxE’S dont l’objectif est de promouvoir des actions en faveur des personnes handicapées ou en difficultés.
Une fois encore, le thème de la vie affective et sexuelle des personnes handicapées occupera une place importante dans le Festival au travers de trois séances : un documentaire danois explosif (« SKIN & BONES »), un long métrage de fiction indo-américain (« MARGARITA IN THE STRAW ») et une séance de 6 courts-métrages de fictions et documentaires abordant le sujet sous tous ses angles : l’expression artistique, l’assistance sexuelle, la vie en institution, le mariage, le désir et l’épanouissement personnel. http://www.teff.be
Brochure Affectivité, sexualité et handicap
Éducation affective et sexuelle des personnes atteintes déficience intellectuelle : de la nécessité de recevoir une éducation affective et sexuelle
par Christiane Derouaux-de Decker. Voir l’article
Approche globale de la sexualité de la personne handicapée
par TREMBLAY, R
in Handicap et sexualité : entre interdit et accompagnement… / in Les Cahiers de l’Actif , n° 268/269, septembre-octobre /1998 p 5-11.
L’auteur, après avoir réclamé une place pour la sexualité dans le projet institutionnel, définit une approche globale de l’éducation sexuelle de la personne handicapée mentale et formule les questions à poser avant d’entreprendre une action. Voir l’article
Handicap et sexualité
Ce dossier a pour objectif :
- de fournir des éléments de connaissance pour mieux aborder la question,
- de fournir des outils et ressources aux professionnels qui veulent mettre en place des actions d’éducation affective et sexuelle auprès de ce public.
Comprendre la sexualité de la personne handicapée mentale : état des lieux et perspectives

Cet ouvrage cherche à déterminer comment aider au quotidien et dès le plus jeune âge toutes les personnes handicapées à se construire au mieux, c’est à dire à intégrer à leur personnalité cette part de sexualité qu’aucune personne ne saurait négliger sans dommage. Les questions que pose la sexualité chez les adultes sont abordées, des réponses sont proposées.
Auteur : VAGINAY D
Pagination : pagin. 199
Vie affective, relationnelle et sexuelle des personnes déficientes mentales. Accompagnements, interventions et programmes éducatifs
Auteur : GREACEN T
Pagination : 414 p
Sexualité et sida en milieu spécialisé : du tabou aux stratégies éducatives
Recherche s’appuyant sur des témoignages de professionnels, de familles et de personnes handicapées mentales dans des lieux non hostiles à aborder les questions de sexualité et de prévention du VIH. L’ouvrage vise à dresser une typologie des facteurs de vulnérabilité et à faire le point sur les actions de prévention du VIH et d’éducation à la vie affective et sexuelle menées en direction des usagers des établissements spécialisés. Les auteurs analysent ainsi la façon dont l’épidémie du VIH a transformé le discours et les pratiques au niveau institutionnel et individuel.
Auteur : DIEDERICH N – GREACEN T
Pagination : pagin. 253